Le transport, qui occupe une place importante auprès des particuliers et des professionnels de chaque secteur d’activité, représente une source considérable d’émission de gaz à effet de serre. En France, le gouvernement a mis en place un dispositif de zones dites « à faibles émissions », ZFE, ou ZFE-m, afin de minimiser l’émanation de CO2 des véhicules automobiles en agglomération. Face à ces restrictions, la livraison des marchandises en milieu urbain, qui ne cesse d’augmenter avec l’effervescence de l’e-commerce, est invitée à revoir son processus opérationnel pour réduire ses nuisances en ville comme l’empreinte carbone, les nuisances sonores ou l’engorgement de la circulation.
L’apparition de la ZFE à Marseille tend à réduire l’impact environnemental et à offrir aux citadins une meilleure qualité d’air. Bien qu’elle présente de nombreux obstacles pour le secteur de la livraison, elle se révèle aussi être une opportunité pour certains de ses acteurs de la logistique du dernier kilomètre : la cyclologistique.
ZFE-m : Comment ça marche ?
La ZFE-m ou Zone à Faible Émission – mobilité est un périmètre urbain délimité dont l’accès est retreint aux véhicules polluants. Mis en place en France, en 2015, dans le cadre de la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, ce dispositif réglemente l’accès des zones urbaines aux véhicules routiers motorisés. Ces derniers sont soumis à un certificat de qualité de l’air, appelé aussi vignette « Crit’Air », qui évalue leur émission de CO2 et les classe par catégorie (de la plus polluante à la plus verte). L’abord des ZFE-m est alors interdit aux catégories les plus polluantes.
Cette démarche louable affecte cependant les livraisons dans les grandes villes de France. La logistique est contrainte de revoir son organisation et sa flotte de véhicule pour s’adapter aux mesures mises en place. Cependant, le recours à d’autres solutions plus adaptées au milieu urbain émergent.
Les impacts pour le secteur de la logistique
La mise en place de zones à faibles émissions en milieu urbain impacte la logistique en contraignant le secteur de la logistique à acheminer ses marchandises en centre-ville de façon décarbonée. Cela implique d’ajuster les itinéraires de livraison en fonction des ZFE (les véhicules trop polluants ne pouvant plus y accéder). Une autre solution est d’investir dans une flotte de véhicules écologiques, mais cela peut engendrer des dépenses importantes. Le dispositif de ZFE impose aussi de revoir l’organisation du transport du dernier kilomètre avec la création de hub ou espaces de stockages déportées en bord de ZFE et la livraison en véhicule électrique et en vélo-cargo.
Les opportunités pour les logisiticiens
La politique de transition écologique mise en place avec la ZFE offre cependant des opportunités aux logisticiens de revoir leur stratégie opérationnelle :
- Livraison en vélo-cargo (rapide et non-soumise au trafic routier)
- Mutualisation en point relais (permet un gain de temps pour le livreur et flexibilité d’horaire de retrait auprès du client
- Co-modalité (optimisation des trajets en coordonnant transport routier, fluvial et ferroviaire)
- Solutions technologiques (livraisons par drones ou robots, optimisation des opérations par intelligence artificielle)
Ces approches innovantes permettent de s’adapter aux mesures écologiques en assurant un service de livraison efficace.
Les endroits concernées par la ZFE
L’objectif de la ZFE est de réduire graduellement l’accès aux automobiles à essence et diesel. Les zones à faibles émissions seront rendues obligatoires au 31 décembre 2024 dans les villes françaises de plus de 150 000 habitants, soit plus d’une quarantaine d’agglomérations. On compte déjà parmi elles Lyon, Paris, Strasbourg, Grenoble ou encore la métropole Aix-Marseille qui refusent désormais l’accès des véhicules motorisés non classés et aux vignettes Crit’air 4 et 5.
Livraisons et dernier kilomètre
À Marseille, la ZFE s’étend sur 19,5 km2 et touche presque 320 000 habitants. Face aux contraintes des zones à faibles émissions, la logistique du dernier kilomètre se voit dans l’obligation de s’adapter aux attentes environnementales, en développant une approche plus verte des livraisons chez les particuliers et les professionnels jusqu’en centre-ville.
Les solutions pour verdire sa logistique
Il existe plusieurs solutions innovantes pour rendre sa logistique durable et verte. Parmi elles, le choix des modes de transport comme le vélo ou les utilitaires électriques ou la mutualisation des réseaux de distribution se présentent comme les plus adéquates.
La livraison à vélo : une solution idéale
Dans un contexte de ZFE, l’utilisation du vélo et vélo-cargo pour les livraisons en espace urbain se présente comme un choix pertinent. La livraison à vélo se présente comme une solution idéale pour plusieurs raisons :
- Facile et rapide, elle est affranchie du trafic même lors d’embouteillage
- Écologique, elle n’émet aucun gaz à effet de serre ni aucune pollution sonore
- Pratique, elle adapte en temps réel l’itinéraire au trafic et ne nécessite pas de stationnement
- Économique, elle est moins onéreuse que la livraison en véhicule motorisé
De plus, les vélos-cargos électriques permettent de transporter même les charges lourdes (entre 80 et 100kg).
La livraison à vélo est particulièrement adaptée au milieu urbain et promet une avancée dans la réduction des pollutions en ville. Efficace, elle contribue majoritairement à la satisfaction du client et communique une image positive de l’entreprise. Cette alternative durable est idéale pour effectuer des livraisons en centre-ville et ZFE .
L’utilisation de l’électrique pour ses véhicules
L’utilisation de véhicule propre fonctionnant à l’électricité est une véritable avancée en logistique. Elle nécessite l’investissement d’une nouvelle flotte de véhicules qui engendrent certains coûts qui sera néanmoins amortie rapidement grâce à l’économie de carburant fossile. De plus, ils consomment moins d’énergie que les moteurs à essence et nécessite peu d’entretien.
Pour encourager cette transition électrique, l’État aide à l’achat de ces véhicules en offrant des avantages fiscaux aux entreprises et particuliers qui choisiraient cette alternative.
Les véhicules électriques permettent de réduire drastiquement les coûts de la livraison du dernier kilomètre ainsi que les émissions de CO2 dont les automobiles thermiques sont les principales sources au cœur des villes.
La mutualisation des réseaux de distribution
Il s’agit pour les entreprises de partager un même véhicule de transport et d’en augmenter le chargement. L’itinéraire des tournées sera également optimisé grâce à la mutualisation du réseau de distribution. Ainsi, les transporteurs sont moins nombreux dans la circulation et l’empreinte carbone réduite. Cette nouvelle organisation aide à décongestionner le trafic urbain et participe à la mise en place d’une logistique plus respectueuse de l’environnement.